novembre 2005 : le rapatriement des Meskhètes fait peur

Publié le par fati Mamiashvili

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Le Courrier du Caucase

IWPR

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Géorgie : le rapatriement des Meskhets chassés par Staline fait peur
Par Fati Mamiashvili

Après presque six ans de tractations difficiles avec le Conseil de l’Europe, la Géorgie va finalement permettre aux Meskhets musulmans, déportés par Staline en 1944, de revenir au bercail, après un exil de 60 ans. L’insertion économique et sociale des futurs rapatriés, dont on ignore toujours le nombre exact, risque d’être difficile. Beaucoup de Géorgiens sont hostiles à ce retour.

Convaincre les Georgiens d’accueillir cette communauté - déportée par Staline vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale - n’ira pas sans problème. Beaucoup d’autochtones sont suspicieux à l’égard de ce qu’ils considèrent comme un groupe qui ne s’assimilera pas facilement. Il faut également tenir compte du fait que l’intégration d’immigrants, d’un point de vue plus pragmatique, n’ira pas de soi pour un État déjà aux prises avec de nombreux défis économiques et sociaux.

Accéder aux demandes des Meskhets représentait une condition à l’adhésion de la Géorgie au Conseil de l’Europe en 1999. En mars 2005, le Conseil a pressé le pays de mettre en œuvre ses engagements.  ?Bien que le gouvernement soit clairement décidé à honorer ses promesses au Conseil, plusieurs Georgiens pensent que l’affaire des Meskhets est allée trop loin et que l’État a cédé aux pressions.

Dans le cadre du programme pour les minorités du Conseil de l’Europe, la Georgie devra, d’ici à la fin de l’année, compléter les préparatifs destinés à permettre à des dizaines de milliers de descendants de Meskhets de revenir dans leur patrie, s’ils le désirent.

Un peuple « puni » par Staline

Ce groupe musulman déporté vivait dans la région de la Meskhetie, dans le sud de la Georgie, qui forme aujourd’hui la région administrative de Samtskhe-Javakheti. On les désignent aussi sous le nom de Turcs meskhets, car une dispute a cours pour savoir si la majorité d’entre eux était turcs ou géorgiens à l’origine.

Staline les avait réprimés comme plusieurs autres communautés ethniques d’Union Soviétique. Dans ce cas, le Kremlin, puisque la guerre avait tourné en sa faveur, pouvait désormais envisager des actes d’agression contre la Turquie - il fallait donc se débarrasser d’éventuels sympathisants à la cause turque.

La plupart des déportations eurent lieu dans la nuit du 14 novembre 1944. Quasiment toute la population des Meskhets musulmans fut rassemblée et placée à bord de trains de marchandise par les forces de sécurité. À l’aube, 92 000 personnes étaient parties pour un dur exil en Asie centrale.

L’historien Marat Baratashvili, qui dirige un groupe appelé l’Union des Rapatriés meskhets, raconte : « Mon père, Latipsha Baratishvili, un professeur de village, a aidé les autres habitants du village le soir de la déportation, parce qu’il croyait mettre à exécution les ordres du Parti [communiste]. Mais ensuite il a été mis lui aussi dans l’un des wagons avec sa femme chrétienne ».

Les Meskhets seraient les derniers des peuples déportés par Staline à obtenir le droit de revenir dans leur patrie. Les Tchétchènes, les Ingouches, les Karachays et les Balkars du nord du Caucase et les Khalmyks du sud de la Russie ont pu revenir après la mort du dictateur en 1953, tandis que les Tatars de Crimée et les Allemands de la Volga ont pu quitter l’Asie centrale dans les dernières années de l’Union Soviétique, les premiers retournant en Ukraine et nombre des seconds émigrant en Allemagne.

Plan de rapatriement

À titre de condition pour adhérer au Conseil de l’Europe en 1999, la Georgie s’est engagée à faciliter le retour des Meskhets d’ici 2011.

Teimuraz Lomsadze - conseiller au ministère de la Régulation des Conflits, lequel travaille en étroite collaboration avec le comité des minorités du Conseil afin de protéger les minorités ethniques - assure que le rapatriement commencerait l’an prochain.

Le mois dernier, une commission gouvernementale dirigée par le ministre de la Régulation des Conflits, Georgi Khaindrava, a visité les républiques d’Asie centrale pour estimer l’échelle potentielle des rapatriements.

Recevoir des dizaines de milliers de nouveaux habitants - personne ne sait vraiment combien vont décider de revenir - sera extrêmement difficile pour un pays dont l’économie est aussi faible que la Géorgie, qui a déjà absorbé des dizaines de milliers de réfugiés suite aux conflits en Abkhazie et en Ossétie du Sud.

« C’est un processus complexe », admet Teimuraz Lomsadze. « Le plus gros problème est l’argent. Nous espérons de l’aide de gouvernements de divers pays, d’organisations internationales ainsi que du budget de l’État ».

Le rapatriement sera rendu possible par une loi en cours de rédaction qui devrait, selon Georgi Khaindrava, entrer en vigueur en 2006. Dans un rapport publié au début de cette année, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe notait que pareille loi aurait dû être adoptée deux ans après l’adhésion de la Georgie à cette institution internationale, en 1999.

La première tâche pour les autorités est d’établir le nombre de personnes susceptibles de venir en Géorgie. La tournée de Georgi Khaindrava en Asie centrale à la mi-octobre servait à se doter d’évaluations plus précises.

D’après un rapport de 2004 du Centre européen pour les Minorités (CEMI), la plus grande partie de la diaspora vit au Kazakhstan (près de 100 000) et en Azerbaïdjan (peut-être 110 000). De plus, on en compterait 30 000 au Kyrghizistan, environ 15 000 en Ouzbékhistan et 5 000 en Ukraine.

La communauté d’Ouzbékhistan a perdu la plupart de ses membres après les violences ethniques en 1989. Ceux-ci ont fui en Russie, en Azerbaïdjan ou vers d’autres pays. Un autre groupe, estimé à 25 000 personnes, vit aujourd’hui en Turquie. Il est peu probable qu’ils veuillent partir.

L’équipe de Georgi Khaindrava a discuté avec des Meskhets au Kazakhstan, au Kyrghizistan et en Ouzbékhistan et examiné les dossiers des individus déportés déposés dans les archives d’État de ces pays.

« Dans les seules archives de Bishkek, on trouve 75 000 dossiers relatifs à diverses nations déportées », explique Teimuraz Lomsadze. « Ensuite, nous devrons comparer toutes ces informations avec ce qui est disponible dans les archives géorgiennes. Nous devons prévenir une situation où des gens qui n’ont rien à voir avec des Meskhets musulmans en profiteraient pour venir dans notre pays ».

Après ce voyage, Georgi Khaindrava concluait : « Notre impression générale est que les descendants des déportés meskhets ne connaissent à peu près rien de la Géorgie. Mais la plupart d’entre eux voudraient vivre dans leur pays d’origine ».

Sur place, le gouvernement planifie les étapes pratiques qui vont rendre le rapatriement possible. Deux centres seront ouverts dans l’est et l’ouest de la Georgie, où les familles de Meskhets de retour demeureront au moins trois mois pour découvrir la culture du pays, son histoire et en étudier la langue. Le ministère des Affaires étrangères est déjà en contact avec l’Union Européenne en vue du financement de ce programme.

Les autorités devront identifier alors les régions où les réfugiés s’installeront. Des terrains leur seront alloués ainsi que des emplois ou des pensions. Ils pourront ouvrir des écoles bilingues où l’enseignement sera assuré par des Géorgiens et des Turcs.

D’autre part, le gouvernement prévoit de s’impliquer afin d’encourager l’opinion publique à être plus réceptive. La tâche risque toutefois d’être ardue. Outre les inquiétudes naturelles concernant le soutien aux nouveaux arrivants, la question meskhet est très émotive.

« Le rapatriement massif d’une communauté musulmane est dangereux, parce que la majorité d’entre eux n’a aucunement l’intention de s’identifier comme Géorgiens », a déclaré Nodar Natadze, chef du Parti du Front populaire, nationaliste, lors d’une conférence de presse tenue en août. « Ils veulent venir ici et vivre comme des Turcs ».

La majorité des personnes interrogés à ce sujet expriment des doutes et, parfois, une hostilité ouverte. « Accueillir des Turcs meskhets en Georgie sur une grande échelle ? Tbilissi déborde déjà de réfugiés de Samachablo [Ossétie du Sud] et d’Abkhazie ! », répond David Gachechiladze, un résident de Tbilissi. « Permettez donc aux Géorgiens qui vivent à l’étranger de revenir au lieu de ça ! Pourquoi faire venir des musulmans qui sont complètement différents de nous ? » Dans un même souffle, Gachechiladze se dit « sincèrement désolé pour ces gens malheureux ».

Dans la région de Samtskhe-Javakheti, certains ont évoqué les conflits à caractère ethnique dans le Caucase dans la foulée de la Révolution russe de 1917. Des Géorgiens de l’endroit relatent des histoires d’attaques contre des villageois chrétiens en 1918-19 pour justifier leur hostilité actuelle.

À l’opposé, l’historien Marat Baratashvili insiste sur le fait que « dans le passé, il y a eu des relations de bon voisinage absolument normales avec les Meskhets musulmans. Leur retour ne pose pas le moindre danger. Dans les faits, le danger vient de provocations possibles et de jeux géopolitiques de la part de plus grands pays ».

Des retours limités jusqu’à présent

Marat Baratashvili est l’un des rares Meskhets qui sont revenus discrètement avant toute initiative de rapatriement. Son Union des Rapatriés meskhets recueille de l’information sur quelque 600 personnes de retour, qui vivent à différents endroits en Georgie.

Pareils groupes se sont installés dans le Samtskhe-Javakheti ou ailleurs. Marat Baratashvili est arrivé à Tbilissi après avoir trouvé la vie intenable à Akhaltsikhe, la ville principale du Samtskhe-Javakheti, dans les années 1980. D’autres se sont regroupés dans des hameaux nouvellement construits un peu partout dans le pays [1].

Plusieurs de ces personnes parlent de la discrimination qu’ils ont subi lorsqu’ils ont tenté de s’établir en Géorgie. Gular Khutsishvili, qui est venu avec sa famille vivre à Akhaltsikhe il y a quelques années, confie : « Au début, ils nous ont vraiment persécutés. Ils lançaient des pierres dans nos fenêtres en criant « Foutez le camp d’ici, Tatars ! Nous avions de jeunes enfants et ils avaient très peur. Mais graduellement les choses se sont calmées et maintenant tout va bien. »

Mamuka Khutsishvili, un parent de Gular qui s’est établi à Akhaltsikhe en 1997, se considère comme Géorgien et envoie ses enfants à l’école géorgienne. Néanmoins, ses voisins le qualifient encore de « Turc ». « Je suis Géorgien, mais certaines personnes trouvent cela difficile à accepter », dit-il. « Ils nous appellent Turcs meskhets, ils ne comprennent pas que c’est très offensant ».

Certains Géorgiens évoquent des relations difficiles avec les immigrants actuels à titre d’argument contre la venue d’un plus grand nombre. Lali Kopaliani vit à côté du village d’Akhali Ianeti, dans la province occidentale d’Imereti, peuplé de Meskhets. Elle trouve ses voisins trop différents pour s’assimiler facilement. « Les seules choses qu’ils ont sont des surnoms géorgiens », affirme-t-elle. « Nous vivons avec des règles différentes et nous avons des religions différentes. Je ne souhaite pas que le nombre de familles mixtes augmente. En quoi les Géorgiens vont-ils se transformer ? »

Où installer les rapatriés ?

Pour le moment, les intentions du gouvernement en ce qui concerne la relocalisation des rapatriés Meskhets ne sont pas claires. Seront-ils concentrés dans la région de Samtskhe-Javakheti ou dispersés à travers la Géorgie ? Le gouvernement semble avoir opté pour la seconde solution.

« La question que nous avons entendue le plus souvent lors de nos visites en Asie centrale était de savoir si les déportés seraient relocalisés en Meskhetie », explique Georgi Khaindrava. « Ces gens ont vécu beaucoup de malheurs et d’humiliations, ils ont été forcés de s’installer hors de la Georgie et il est de notre devoir de les ramener dans leur patrie historique ».

« Cependant, aux yeux de tous ceux pour qui la Georgie est chère, comme c’est le cas pour tous les Géorgiens, la patrie est le pays au complet, pas seulement une partie. Ainsi les rapatriés iront partout où ce sera possible ».

Marat Baratashvili s’oppose à cette proposition en citant la Constitution géorgienne, qui dit que chaque citoyen a le droit de s’installer où il le souhaite.

Combien reviendront-ils ?

En réalité, il est peu probable que toute la diaspora revienne au bercail. Les quelques 18 000 Meskhets vivant dans la région de Krasnodar en Russie devraient être prompts à partir vu les grandes difficultés que leur ont fait des autorités peu accueillantes. Mais 2 000 d’entre eux ont déjà obtenu le droit de s’installer aux États-Unis et il y a des pourparlers en vue d’accorder le droit de résidence à pratiquement toute cette communauté dès l’an prochain.

Un deuxième groupe, originaire d’Azerbaïdjan (environ 10 000), ont trouvé qu’il était facile de s’assimiler à la population locale parce qu’ils sont proches par la langue, la culture et la religion. Ibrahim Burkhanov, dirigeant locale de Vatan, une association meshkhet, a déclaré le 15 novembre que le rapatriement était devenu un projet réaliste en raison des positions du gouvernement géorgien et du Conseil de l’Europe. Le nombre de membres de la communauté meskhet d’Azerbaïdjan qui se prévaudraient de leur droit au retour demeure inconnu.

Après sa tournée en Asie centrale Khaindrava a expliqué qu’au « Kazakhstan, par exemple, les Meskhets ont une bonne vie : ils vivent paisiblement et possèdent leurs propres structures. À en juger par nos rencontres avec eux, pas plus de 20 ou 25 % voudront venir en Géorgie ».

Les membres de la commission d’investigation ne peut donner de chiffres exacts, mais ils croient que beaucoup de ceux qui décideront de revenir seront pauvres et que les plus âgés se souviendront le plus du pays.

Si Georgi Khaindrava pense qu’environ 30 % des Meskhets à l’étranger pourraient revenir, le chiffre total qu’il utilise n’est pas précisé. « Tout cela va se clarifier une fois que nous aurons analysé chaque cas individuel dans les archives d’Asie centrale », assure Teimuraz Lomsadze. « Il nous faudra seulement plusieurs mois pour faire ça ».

Notes

[1] L’IWPR avait d’ailleurs rapporté les difficultés auxquelles l’une de ces communautés faisait face en 2003 dans un reportage intitulé « Des Meskhets refont leur vie en Géorgie »

Reaction a : Géorgie : le rapatriement des Meskhets chassés par Staline fait peur
Posté le 9 janvier 2006, par Nicolas Landru


Bonjour,

Je voudrais preciser deux elements importants quant a la question du rapatriement des Turcs meskhets en Georgie, et qui n’ont pas ete evoques dans l’article de Fati Mamiashvili.

-  Tout d’abord, le probleme le plus important que pose la realisation de ce rappatriement ne concerne pas majoritairement les populations "ethniques" georgiennes : la region d’origine des Meskhets est de nos jours peuplee en tres large majorite par des Armeniens, et non par des Georgiens (60 a 70% en Meskhetie proprement dite, jusqu’a 95% en Javakhetie). Or cette region et cette communaute sont actuellement dans une relation extremement precaire et difficile avec le gouvernement central georgien : on peut a forte raison se demander dans quelle mesure la region restera a l’avenir dans l’orbite de Tbilissi, laquelle n’a concretement presque aucun pouvoir en Javakhetie. Les tensions ethniques en Samstkhe-Javakhetie posent la question de l’integration a la Georgie de ces minorites armeniennes. A Akhaltsikhe, 60% de la population est armenienne, et des violences eclatent regulierement entre factions nationalistes des deux cotes. 95% d’Akhalkalaki est armenien, et la population ignore dans sa presque totalite le georgien. Dans ce contexte, le retour des Meskhets dans leur region d’origine non seulement se superposerait a une majorite de la population de facto non integree a la societe georgienne, et risquerait de destabiliser la region plus encore ainsi que d’attiser la position defensive des Armeniens face a toute initiative de Tbilissi. Plus preoccupant encore : la memoire collective des armeniens de Samstkhe-Javakhetie est hantee par le souvenir du genocide perpetre par les Turcs apres la premiere guerre mondiale, (exacerbee recemment par le conflit du Haut-Karabagh) et par la possibilite de voir des Turcs quelconques (Turcs, Azeris, et egalement Meskhets, que les Armeniens voient definitivement comme Turcs) prendre le controle de la region. Le passage de la ligne de chemin de fer Bakou-Karst dans la region est deja une question tres delicate, puisque les armeniens ont peur de voir la region rendue accessible a des armees turques ou azeries. Dans ces conditions, il n’est pas improbable que l’arrivee de "Turcs" meskhets dans la region degenerge rapidement en conflit ethnique arme, d’autant plus que l’etat d’inimitie entre communautes armeniennes et georgiennes rend ce danger deja latent, et que la population de la region est largement armee. Le capacites d’identification des Armeniens de Samstkhe-Javakhetie a l’Etat Georgiens etant presque nulle, il est egalement probable que cette communaute voie dans l’implentation de Turcs dans cette region une politique ostensiblement pro-turque et anti-armenienne. Si Tbilissi installe un nombre important de Meskhets en Samstkhe-Javakhetit, elle risque de voire definitivement disparaitre ses chances d’etablir la region sous son controle et d’y developper la stabilite.

-  D’autre part, las plupart des sources estiment que le taux de chomage en Samstkhe-Javakheti se trouve entre 80 et 90%, voire a 100% en Javakheti. Si des populations Meskhetes s’etablissent dans la region, il est quasi certain qu’elles ne pourraient trouver aucune activite economique : le gouvernement georgien n’est actuellement pas en mesure de developper l’emploi dans cette region. Le seul moteur d’integration possible des Meskhets dans le contexte ethnique en vigueur etant le developpement economique, il est certain que leur implatation en Samstkhe-Javakheti n’offrirait aucune perspective a ces populations, et ne pourrait qu’augmenter l’echec du developpement touchant cette region.

Ces deux precisions doivent montrer l’impasse dans laquelle se trouve le gouvernement georgien, entre la satisfaction de ses engagements vis a vis du Conseil de l’Europe et du droit des populations meskhetes expulsees de Georgie en 1944, et son incapacite de pourvoir au developpement regional et a l’integration de minorites ethniques au pays, comme c’est le cas de la minorite armenienne, pourtant presente depuis longtemps dans cette region. Son choix de donner suite aux demandes occidentale concernant les Meskhets risque donc de mettre une croix definitive a sa resolution du "probleme armenien" en Samstkhe-Javakhetie et a sa perspective d’y embrayer un developpement regional. Les populations meskhetes d’Asie Centrale et d’Azerbaidjan, ignorant souvent tout de la situation socio-politique de leur region d’origine, risquent quant a elles de se trouver dans une situation bien plus difficile que leur situation actuelle, extremement precaire, economiquement deprimee et ethniquement explosive, pour avoir favorise un idealisme de leurs racines territoriales au detriment d’un realisme economique et social.

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